QUAND TU LIRAS CETTE LETTRE en VOD
- De
- 1953
- 103 mn
- Drame
- France | Italie
- Tous publics
- VF - HD
1 MIN AVANT
Juliette Gréco née en 1927 se rêvait danseuse classique, elle fut même petit rat de l’Opéra. Mais la guerre vint tout bousculer, sa mère et sa sœur aînée furent déportées parce qu’elles faisaient de la Résistance, en 1943, et n’en revinrent qu’en 1945. Trop jeune, Juliette fut incarcérée un mois à la prison de Fresnes. Lorsqu’elle en sortit, seule et sans endroit où aller, elle se rendit chez la comédienne Hélène Duc, qui fut son professeur de français, et qui vivait près de Saint Germain des Près. Elle prit des cours de théâtre, joua dans Victor ou les enfants au pouvoir en 1946, et puis devint muse de l’Existentialisme dans les Caves du Tabou. Et, un peu par hasard ou peut-être par défi, se mit à chanter. Sartre, Vian, Queneau, Prévert, Brel…
Lorsque Jean-Pierre Melville la choisit en 1953 pour jouer Thérèse dans son troisième long métrage, Quand tu liras cette lettre, sur un scénario de l’auteur et metteur en scène Jacques Deval, Juliette lui dit oui comme elle disait oui à tout ce qui l’enchantait. Elle était alors apparue en Aglaonice dans Orphée de Jean Cocteau, en chanteuse dans Sans laisser d’adresse de Jean-Paul Le Chanois. C’est son premier grand rôle au cinéma. Elle y est une sœur à double titre : sortie du couvent où elle allait prononcer ses vœux, elle retourne à la vie pour s’occuper de sa cadette, Denise. Toute de noir vêtue, un chignon serré sur la nuque, elle est hiératique, filiforme et droite, figure de la pureté face au destin qui frappe à plusieurs reprises.
Par la suite, elle joua dans Elena et les hommes de Jean Renoir, puis entama une carrière outre atlantique avec Henry King (Le soleil se lève aussi), Vincent Sherman (La Rivière des alligators), Richard Fleischer (Drame dans un miroir)… Mais c’est en France et à la télévision qu’elle connut la gloire grâce à son double rôle dans Belphégor, la série de Claude Barma qui maintint en haleine des millions de téléspectateurs en 1965. Ensuite, elle apparut de ci de là, souvent dans son propre rôle, mais c’est la chanson désormais qui la porta et l’emporta.
Dans le même genre vous pouvez trouver LETTRE D'UNE INCONNUE ("Quand tu liras cette lettre, je serai morte". C'est la première réplique du mélodrame de Max Ophüls, auquel Melville rend hommage au travers du titre de son film.) ou encore THÉRÈSE (La vie de Thérèse de Lisieux a inspiré à Alain Cavalier, un non-croyant, un film d'une grande sobriété sur la foi et ses mystères.).