RAY

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Une fois n’est pas coutume, je vais vous raconter une blague. Si, si : j’y tiens… Sammy Davis Jr et Ray Charles discutent un soir après un concert. Sammy Davis dit à Ray Charles : « Tu te rends compte, j’ai fait une carrière dingue et pourtant je suis petit, juif et presque borgne ». « Ne te plains pas » lui répond Ray, « tu aurais pu être Noir »…

Bien ceci étant fait, passons au film de Taylor Hackford : il s’agit donc d’un biopic de la vie et de l’œuvre de l’immense Ray Charles Robinson, pianiste et chanteur virtuose, showman incomparable qui, des années 60 à sa mort en 2004 s’est imposé comme un des maîtres du blues, du jazz et de la soul.

C’est Jamie Foxx qui a eu la lourde responsabilité de se glisser derrière les lunettes noires et le clavier du maître (recevant pour cela un Oscar mérité) au cœur d’un récit qui n’a rien d’une simple hagiographie mais explore au contraire les zones d’ombre de l’artiste. Vie privée, addictions ou passages à vide ponctués de retours flamboyants, « the Genius », comme on l’appelait, a tout d’un formidable personnage de cinéma.  

 
Dans le même genre vous pouvez trouver TINA (Deux stars de la musique noire américaine au succès retentissant et à la vie personnelle complexe. Deux performances d'acteur aussi : Jamie Foxx et Angela Bassett...) ou encore ROCKETMAN (Génies du piano, chanteurs immenses et être humains fragiles : Elton John comme Ray Charles sont de vrais personnages de cinéma...).

Avouez que l’existence et la carrière de Ray Charles méritaient bien un film. Il s’inscrit d’ailleurs dans un vaste mouvement qui depuis les années 2000 entend adapter sur grand écran les parcours étincelants et parfois chaotiques (voire les deux) de nos idoles. Ces dernières années, deux exemples ont particulièrement marqués le public : Bohemian Rhapsody et Rocketman. Le premier a rapporté des centaines de millions de dollars en revisitant la vie de Freddie Mercury, fantasque leader surdoué du groupe Queen, valant au passage à Rami Malek l’Oscar du meilleur acteur pour sa prestation physique bluffante dans le rôle-titre. Le second s’est intéressé à Elton John, autre diva baroque and Roll, offrant à Taron Edgerton un autre personnage emblématique de la culture pop et en bonus l’occasion de prouver son talent vocal, puisque le comédien britannique interprétait lui-même les tubes de Sir Elton.

Le succès de ces deux films semble avoir engagé un processus que n’est pas près de s’arrêter, recettes oblige : des films sur Whitney Houston, David Bowie, Michael Jackson, Prince, George Michael et Boy George étaient en préparation en 2019, sans parler des documentaires consacrés à Whitney Houston, Bob Marley ou Amy Winehouse… Même très marquée dans les années 2010, la tendance du biopic musical n’est pas récente : La bamba, Tina, Bird, Great Balls of fire, Walk the line ou Les doors ont par le passé rendu hommage à d’illustres rock-stars. Et que dire de Farinelli ou Amadeus qui, en leur temps, ont célébré de grands compositeurs classiques.

Notez que les Français sont loin d’être en reste et ont su, eux aussi, saluer leurs illustres vedettes. On pense évidemment à La môme dans lequel Marion Cotillard incarnait une troublante Edith Piaf, (avec elle aussi un Oscar à la clef), mais aussi à Jérémie Rénier virevoltant de vérité en Claude François dans Cloclo, à Eric Elmosnino incroyable dans Gainsbourg vie héroique…

Avant d'être un film, Ray Charles c'est d'abord pour moi une musique punchy, chaude, dynamique, joyeuse : une ode au bonheur et trémoussements incontrôlés ! Or ici on tombe sur une biographie riche, intéressante, dont l'acteur principal semble à la hauteur de la tache, c'est ...

Ce film est un biopic de Ray Charles qui se concentre surtout sur les décennies 50 et 60. Mais avec aussi des flashbacks sur son enfance où l'on voit comment il a connu la musique,les conditions sociales dont lesquelles il a vécues et surtout le choc de la mort accidentelle ...

Ray Charles vient au monde en 1930. Élevé uniquement par sa mère,en Floride, il aura une enfance tourmentée. A trois ans, il assiste à la noyade de son frère et contracte un glaucome un an plus tard. Il deviendra aveugle à sept ans. Ray est alors placé dans une institution ...