VACANCES

en VOD

Le droit d’inventaire sur le rôle des mères est arrivé dans le cinéma français. Témoin « Vacances » de Béatrice de Stael et Leo Wolfenstein, sorti à la rentrée 2022 et que nous allons découvrir.

Le film porte un titre solaire mais les nuages s’y accumulent quand une femme et ses enfants y vivent des moments étranges. La rencontre d’un inconnu aussi séduisant qu’inquiétant va envouter la femme dissimulée derrière la maman.

Ce n’est pas un film d’angoisse, pas un thriller non plus, pas une mésaventure familiale, mais un peu tout ça, avec, comme horizon marin, la névrose, le mal-être et les contradictions d’une âme torturée. Géraldine Nakache joue le rôle principal et Andranic Manet le petit jeune homme. Serge Riaboukine est là aussi et même la co-réalisatrice Béatrice de Stael dans un second rôle. "Familles je vous hais" disait André Gide. Certes.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ELLE DE PAUL VERHOEVEN (2016) (Pour l'ambiance malsaine d'une femme victime des hommes, père et agresseur, qui s'abandonne à sa névrose et en marge de sa vie professionnelle donne libre court à sa folie. Huppert au sommet, Verhoeven en plongée libre dans la psyché malade.) ou encore LES AUTRES DE ALEJANDRO AMENABAR (2001) (Une femme seule avec ses enfants dans une bizarre maison, alors que le mari est loin. Et quelques manifestations surnaturelles dont on ne sait si elles sont réelles ou provoquée par la profonde anxiété de l'héroïne. Une des plus stupéfiante résolution de l'histoire du cinéma récent.).

Dans « Vacances » l’horreur n’est pas loin, même si c’est surtout une horreur psychologique. Béatrice de Stael a confié que c’était sa dépression post-partum qui l’avait inspirée pour l’écriture de ce film. Ce moment de désarroi qui anime la mère épuisée laquelle n’est plus si sûre d’avoir la force d’assumer un nourrisson.

Il s’agit d’un premier film, co-écrit par les deux réalisateurs mais dont il apparait clairement que la femme y a mis beaucoup d’éléments autobiographiques. Elle s’est notamment inspirée de la vie de sa propre mère qui a fait sept enfants, puis s’est souvenue de son découragement après être devenue mère elle-même. C’est un film de femme donc, un vrai film féminin pour ne pas dire féministe où l’homme est soit absent, soit dangereux.

On notera la composition de Geraldine Nakache dans un personnage qu’on pourrait qualifier d’hitchcockien. C’est une incursion dans un registre dramatique pour une comédienne-réalisatrice qu’on a surtout connu pour son tempérament comique (Comme t’y est belle, Tout ce qui brille, Sous les jupes des filles, Kaamelott). Le film met aussi en valeur la charme ambivalent de Andranic Manet, élève du conservatoire, révélé dans«Mes provinciales » de Jean-Paul Civeyrac (2018). Il faut toujours un charmant méchant dans les films de filles.

Après écoute de l’interview de Géraldine Nakache dans la bande originale je n’ai qu’une seule envie : aller découvrir ce Film qui a l’air d’aborder des sujets bien plus vastes que les vacances, J’en ai l’eau à la bouche.Lescinemasaixois? ...

Non Marie (Géraldine Nakache) n'est pas une femme forte, bien au contraire, elle est faible. Et c'est dans cette faiblesse que se retrouve tout le féminisme de ce film. Parce que la femme est aussi faible et quoi de plus sincère que de la représenter en cela. Marie, c'est une ...

Vacances n'est pas un vrai "thriller" Vacances n'est pas un film "d'angoisse" Vacances n'est pas un film "dramatique" Vacances est tout cela en memê temps et bien plus encore... On sourit, on se reconnaît, on s'identifie... ...