CUBAN NETWORK

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Olivier Assayas est un cinéaste passionnant. Avec d’autres grands noms de sa génération comme François Ozon, Michel Hazanavicius, ou Cédric Klapisch il est de ceux qui ne réalisent jamais deux fois le même film. Après Personal Shopper aux confins du fantastique, après Double vie et ses ressorts de vaudeville, voici Cuban Network, un film d’espionnage inspiré d’une histoire vraie. 

Le film nous raconte comment au début des années 90, un groupe de Cubains installés à Miami met en place un réseau d’espionnage afin d’infiltrer les groupuscules anti-castristes responsables d’attentats sur l’île. Ils étaient à l’époque une trentaine d’agents, membres du Wasp Network chargé d’informer La Havane des activités des exilés cubains. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver FRESA Y CHOCOLATE (En 1993 Tomas Gutierrez Alea triomphait avec cette histoire située à la fin des années 70, où un homosexuel vu comme un ennemi du régime se lie d'amitié avec celui qui l'espionne.) ou encore AVANT LA NUIT (Dans ce film Julian Schnabel donnait déjà à connaître le quotidien d'un ancien partisan de la Révolution Cubaine, qui poursuivi par Fidel Castro, doit opter pour l'exil Américain.).

C'est le producteur brésilien Rodrigo Teixeira qui détenait les droits du livre de Fernando Morais, qui après avoir vu Carlos, a contacté le producteur d'Olivier Assayas, Charles Gillibert. Le réalisateur de Sils Maria dit avoir été aussitôt fasciné par l’histoire des Cuban Five, cinq espions cubains infiltrés en Floride, et la guerre souterraine entre les exilés cubains et le régime de Castro. Un sujet jamais vraiment abordé au cinéma. 

Surtout, le récit offrait un cadre plus large à Assayas, cinéaste de l’intime : une histoire où des individus se trouvent sacrifiés au nom de la politique et de l’Histoire. Le film marque les retrouvailles entre Assayas et l’acteur vénézuelien Edgar Ramirez, dix ans après Carlos.  Les deux hommes étaient restés amis, ne renonçant pas à l’idée de travailler à nouveau ensemble un jour. 

Chose exceptionnelle, l'équipe a pu s'installer à Cuba, où très peu de films sont autorisés à tourner. Au début, la réponse de l'État cubain fut négative, avant de se raviser, espérant peut-être ainsi mieux le contrôler. Assayas a confié que La question était montée jusqu’au plus haut sommet de l’Etat, toutes les portes s’ouvrant alors miraculeusement. Au générique, deux générations d’actrices espagnoles brillent par leur talent. Penelope Cruz qui a travaillé dur pour avoir un impeccable accent cubain et Ana de Armas, cubaine de naissance, ex-girl friend d’Edgar Ramirez et ex-partenaire aussi : en 2016 ils avaient partagé l’affiche de Hands of Stone, le biopic du boxeur Roberto Duran. 

Pour tout vous dire, je ne connaissais pas cette histoire vraie, pourtant, elle avait un véritable potentiel cinématographique et je suis même assez étonnée qu’elle n’ait pas été adaptée avant. Bien sûr, nous sommes tous au fait du conflit qui règne depuis tant d’années ...

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