DÉFENDU en VOD
- De
- 2013
- 93 mn
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- Drame
- Etats-Unis
- Tous publics
- VM - HD
PARCE QUE
Breathe In, son titre original, enveloppe complètement le spectateur dans les émotions de ses personnages et ne le lâche plus pendant 97 minutes captivantes, intenses et finalement déchirantes. Ce qui est Défendu ici (le titre en français), c’est ce lien, celui de Keith Reynolds, professeur de musique et violoncelliste, de sa femme Megan et leur fille Lauren qui décident d'accueillir chez eux Sophie, une lycéenne anglaise, dans le cadre d'un programme d'échange scolaire. Keith voit alors resurgir un aspect refoulé de sa personnalité au contact de la jeune fille.
Le lien entre Keith et Sophie se renforce au fil du film, et il est clair que Sophie représente tout ce que Keith aimait dans sa vie antérieure de musicien libre et heureux avant que Megan ne tombe enceinte et qu'ils ne soient forcés de se retirer en banlieue. Sur le papier, cette prémisse pourrait facilement être interprétée comme un mélodrame fade et ennuyeux. Au lieu de cela, Doremus dirige le film avec une intimité délicate et une maturité qui fascine totalement.
L'une des raisons de l’existence de Défendu était tout simplement le désir de Doremus de travailler à nouveau avec l’actrice Felicity Jones, après l’explosif Like Crazy. La performance captivante de Jones dans ce film suggérait que Doremus avait découvert quelque chose en elle que les Britanniques n'avaient pas réussi à trouver, l'ayant jusqu'à présent confinée à des rôles de gentilles cruches, pour le dire poliment.
Un mot souvent utilisé pour décrire les films de Doremus est « intime ». La caméra à l'épaule est souvent face aux visages des acteurs, et les performances sont si peu jouées et en aucun cas surjouées qu'on a l'impression de s’immiscer dans des moments privés. De plus, tous les dialogues sont improvisés. « Je commence par un plan de 60 pages qui se lit essentiellement comme une nouvelle, remplie d'histoire, de rythmes émotionnels de la scène, de sous-textes, d'éléments de l'intrigue, mais très peu de dialogues », explique-t-il alors au Guardian. « À chaque prise, la scène devient de plus en plus distillée. La première prise dure quinze minutes, la deuxième prise, seulement dix, et avant même de vous en rendre compte, nous arrivons à la scène de deux minutes dont nous avons besoin ».
C'est peut-être ce qui distingue vraiment les films de Doremus : ce sont des histoires d'amour pures et simples. Dans le paysage cinématographique d'aujourd'hui, c'est un concept presque démodé. Et pourtant…