HORS-LA-LOI (VERSION RESTAURÉE)

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Echappés d'un centre de redressement, une quinzaine d'adolescents traversent la Lozère en utilisant tous les moyens de locomotion qu'ils trouvent sur leur chemin (cheval, tracteur, fourgonnette). Poursuivis par les flics, puis traqués par les paysans du coin après une rixe avec un barman, les jeunes évadés tentent de rejoindre un village abandonné connu de l'un d'entre d'eux pour s'y cacher. Mais des dissensions commencent aussi à se faire se faire sentir au sein de la petite bande. 

Avec Hors-la-loi Robin Davis offre un pur film de genre dit « à l'américaine ». Il donne priorité à l'action sans répit sous la forme d'un western moderne magnifié par des paysages de Lozère tournés en cinémascope. A l'époque de sa sortie (1985), Hors-la-loi rompait avec un certain cinéma français basé sur le star-system (Delon, Belmondo, Deneuve, etc...) en donnant les rôles principaux à une quinzaine de jeunes acteurs totalement inconnus. Dont l'un d'eux deviendra une star : Clovis Cornillac. 

Fou de cinéma américain, Robin Davis a pris comme principal référence pour son Hors-la-loi le Délivrance de John Boorman. Comme il le confiait dans le magazine Starfix : Le plaisir de ce film est de n'être qu'une pure démarche physique. Où il y a une lutte constante entre le spectateur et ce qui se déroule à l'écran. Alors oui, j'ai regardé Délivrance pour savoir comment c'était fait. De la même façon que je regarde les films de John Huston, Howard Hawks et John Ford. Non pas pour les copier mais pour comprendre où est le « bonheur » de leurs films.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES 400 COUPS (Un regard juste et émouvant sur la fin de l'enfance. Le premier film (et le plus célèbre) de François Truffaut.) ou encore STAND BY ME (Adapté d'un roman de Stephen King, Ces déambulations de quatre jeunes garçons dans une forêt est un film à la fois beau et tragique, comme l'enfance).

Né en 1943, Robin Davis apprend son métier en étant assistant de Georges Lautner sur huit de ses films dans les années 60/70. En 1979, quatre ans après l'échec commercial de son premier long métrage (Ce cher Victor), il réunit près de 1 800 000 spectateurs dans les salles françaises avec La guerre des polices, efficace polar de rue qui permet à Claude Brasseur d'obtenir le César du meilleur acteur. En 1983, Davis refait un carton au box-office avec J'ai épousé une ombre, drame à suspense adapté d'un roman de William Irish. Mais en regard de son gros budget, les scores en salles de Hors-la-loi, sont si décevants que Robin Davis finit par se tourner vers les petites lucarnes pour réaliser plusieurs téléfilms. 

Niveau casting, la vraie découverte de Hors-la-loi est Clovis Cornillac. qui, âgé de 15 ans au moment du tournage, apparaissait pour la première dans un long métrage. Fils de l'actrice Myriam Boyer Clovis Cornillac a incarné depuis une centaine de rôles sur les grands et petits écrans. Il a également réalisé plusieurs longs métrages dont, en 2017, le troisième chapitre de la franchise Belle et Sebastien. 

La bande originale de Hors-la-loi est composée par l'un des plus grands musiciens du cinéma français : Philippe Sarde. Frère du célèbre producteur Alain Sarde (qui a produit plus de 150 longs métrages dont Hors-la-loi) Philippe Sarde a travaillé ses notes (les fameux do, ré, mi, fa, sol, la, si) pour les plus grands réalisateur européens. De Claude Sautet à Marco Ferreri en passant par Robert Bresson, André Téchiné, Alain Corneau, Costa-Gavras et Roman Polanski qui lui a permis d'obtenir l'oscar de la meilleur musique pour Tess en 1981.

Souvent, certains spectateurs se plaignent du manque de pluralité dans le cinéma français. Je me met dans le lot. Il y a une époque où sur les écrans, il était possible de voir des polars, des films d'aventure, de l'anticipation et même du fantastique. Quand ...