JE ME FAIS RARE

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D.D... Derrière ces initiales se cache Daniel Danite... Et derrière ce prénom et ce nom se trouve un réalisateur au destin contrarié, certains, (et lui le premier d’ailleurs !), diront même maudit... Manque de chance, insuccès, incompréhension de la critique, du public et du métier, D.D pense que ça doit cesser...Le verbe hein, pas les initiales pour le coup !

Daniel Danite va alors jeter ses dernières inspirations dans le tournage d’un film sur la mort du cinéma, en tout cas celle qu’il prédit, avec comme héros...lui-même ! C’est drôle, grinçant, désabusé et lucide. Un scénario écrit et réalisé par Dante Desarthe, (un D.D lui aussi, tien, tiens...), dans lequel il interprète évidemment le personnage principal, histoire de conjurer le mauvais sort tout en allant au bout de sa névrose !

Une sorte de mise en abyme façon « Don Quichotte » où l’antihéros pourchasserait d’hypothétiques moulins à vent, avant d’y perdre un peu l’esprit et surtout son film !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ED WOOD (La longue liste des réalisateurs maudits a largement inspiré le cinéma : Ed Wood comme Daniel Danite ont leur place dans ce palmarès très spécial...) ou encore LA CITE DE LA PEUR (Le Festival de Cannes est le plus grand rendez-vous mondial du cinéma : pas étonnant qu'il ait inspiré des réalisateurs pour des histoires qui sont souvent des comédies...).

Et si Daniel Danite rejoignait la galaxie de ces réalisateurs maudits qui ont tant inspiré le 7e art, devenant eux-mêmes avec une certaine ironie de magnifiques personnages de cinéma ? Dans le naufrage de la carrière et des ambitions de ce cinéaste poissard incarné par Dante Desarthe on aperçoit en creux des metteurs en scène bien réels eux, qui ont été l’objet de films. On pense tout d’abord à « Ed Wood », œuvre majeure de la filmographie de Tim Burton, où Johnny Depp redonnait vie à celui qui est toujours considéré comme l’un des pires réalisateurs de l’Histoire ! Dans les années 50, ce cinéphile passionné va tourner une série de nanars dont les erreurs techniques et scénaristiques grossières vont faire la légende : « La fiancée du monstre », « The revenge of the Dead », « The sinister urge » et surtout « Plan 9 from outer space » et ses soucoupes volantes en plastique sont entrés à leur manière au panthéon du 7e art !

Dans « The disaster artist » en 2017, James Franco se glisse lui sous la chevelure de Tommy Wiseau, réalisateur en 2003 de « The room », considéré avec un certain respect par les puristes comme un des plus mauvais films jamais tournés, un « Citizen Kane » version série Z ! Ces deux-là peuvent de fait être suspectés d’un certain manque de talent mais d’autres, plus doués, ont été victimes du sort ou de la malchance...

Michael Cimino dont la carrière a été stoppée net par l’échec des « Portes du paradis », Terry Gilliam qui, pour n’avoir pas joué le jeu des studios américains et dû subir les catastrophes en tout genre, a mis près de 20 ans pour donner vie à « L’homme qui tua Don Quichotte », Francis Ford Coppola qui faillit perdre la raison en s’engloutissant dans la folie cocaÏnée et la jungle de « Apocalypse now », sans oublier Orson Welles, victime de l’immense impact de son premier long métrage, « Citizen Kane » et qui ensuite essaya de courir (sans jamais la rattraper) après sa propre légende...