LA POSSIBILITÉ D'UNE ILE

en VOD

Produit par les frères Altmayer – Eric et Nicolas, déjà à l’origine de Jet Set, Brice de Nice ou Ma vie en l’air – et sorti en septembre 2008, la Possibilité d’une île est le premier long métrage de Michel Houellebecq, l’adaptation du roman homonyme qu’il avait fait paraître trois ans plus tôt.

Vous allez y découvrir Benoît Magimel, après la Fille coupée en deux de Claude Chabrol, dans le rôle de Daniel 1, fils d’un gourou annonçant la prochaine immortalité des êtres humains. Indifférent au monde qui l’entoure, le jeune homme accepte de tenter l’expérience. Bien des années plus tard, on fait la connaissance de Daniel 25, vingt-quatrième descendant (par reproduction artificielle) de Daniel 1, survivant mutique d’un monde dévasté par des guerres nucléaires, des épidémies et autres catastrophes climatiques.

Pour les spectateurs qui auraient lu son livre avant de voir son film, Michel Houellebecq parla d’une adaptation très fidèle, mais aussi d’une « grosse bifurcation » due à la présence de Patrick Bauchau dans le rôle du papa-gourou. « On prend un acteur ou on ne le prend pas, expliqua-t-il, mais une fois qu’on l’a pris, il y a des conséquences… ça réoriente le personnage ». Vous voilà prévenus. Voici donc la Possibilité d’une île – version cinéma –, un film « poétique » au « climat très bizarre », dira son auteur.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ZARDOZ (1973) (En 2293, pour certains, la mort est vaincue. La petite communauté des ʺEternelsʺ porte bien son nom. Pas pour longtemps, peut-être...) ou encore DR. M (1989) (Comme la secte imaginée par Houellebecq, une secte allemande invite ses membres dans des Clubs de vacances, mais pour les pousser au suicide.).

Aussi curieux que cela puisse paraître, c’est à l’occasion d’une projection privée des Chevaliers du ciel, le film de Gérard Pirès, que Michel Houellebecq fit la connaissance de Benoît Magimel, l’un des deux pilotes, héros du film. Très étonné, le comédien découvrit que le romancier avait apprécié le spectacle et l’écouta lui faire moult compliments sur cette production, a priori, assez éloignée de ses préoccupations habituelles. A la même époque, d’ailleurs, l’auteur des Particules élémentaires déclarait : « Je me suis récemment découvert une espèce de dévotion pour Louis de Funès. » Partageant le même agent – l’éclectique François Samuelson –, les deux hommes eurent l’occasion de se rencontrer à nouveau. Et c’est ainsi que Magimel remplaça le comédien, plus âgé, précédemment envisagé.

De son côté, Michel Houellebecq, qui avait déjà réalisé trois courts métrages entre 1978 et 2001, prit le parti de cadrer, lui-même, la plupart des plans fixes de son film – n’oublions pas son bref passage par l’école Louis-Lumière ! Après sept semaines de tournage en Belgique et en Espagne, non loin de Séville dans les paysages apocalyptiques des mines de fer de Rio Tinto, il avoua, que la réalisation d’un film impliquait tellement de contraintes que « pour l’instant, précisait-il, ça me donne envie d’être seul ». Et de conclure : « C’est pas mal aussi d’écrire ! »

Comme l’avait prédit Brigitte Baudin, l’envoyée spéciale du Figaro à l’estival Festival de Locarno où l’écrivain-cinéaste devait présenter son film et où, finalement, il préféra ne pas apparaitre, « Michel Houellebecq va être assurément massacré par les critiques de cinéma. » Le massacre débuta six jours avant la sortie parisienne du film, avec Eric Libiot qui, dans l’Express, entama les hostilités : « scénario inepte, mise en scène inexistante, progression dramatique en gruyère ». Ce n’était qu’un début ! Pour les Echos, la Possibilité d’une île s’était transformé en « Certitude d’un fiasco » et pour le Nouvel Observateur en « océan de vacuité » ; pour Libération, il s’agissait d’une « auto adaptation plus ou moins involontairement comique » ; pour le Monde, « les plus indulgents parleront d’un ovni, les plus prosaïques d’un navet ». « On aurait aimé tout comprendre », résuma assez bien le Canard enchaîné. Cependant, il serait malhonnête de ne pas citer l’Ecran fantastique, revue dans laquelle un élogieux article signé Jean-Pierre Andrevon, lui-même écrivain de science-fiction, s’achevait par un vibrant : « Pas de doute, un authentique cinéaste est né dans le sillage d’un véritable écrivain. » Fin de citation.

Est-ce un navet ou un gros doigt d'honneur incompris....je penche pour la seconde option.Etrange,esthétique limite ridicule mais tout est dans cette limite.Partez du principe qu'il se fout du monde et de lui-même et ce film prends une autre tournure,presqu'un essai de plasticien.Peux ...

C'est un film détestable, il n'y aucun plaisir à regarder cela... Mais connaissant Houellebecq, c'est largement voulu. Donc, que le film suscite l'incompréhension générale et une cascade de critiques, c'est couru d'avance. J'ai eu envie de mon côté de ressentir cette ...

Je viens de voir ce film après avoir lu le roman, et je trouve que les très mauvaises critiques dont il a été l'objet sont assez injustes. D'un point de vue réalisation et mise en scène, ce film est vraiment plastiquement très beau, avec un sens du cadre et de la composition ...