LE LIS DE MER

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L’adaptation du roman d’André Pieyre de Mandiargues se construit autour de 3 scènes pivots. D’abord, l’ouverture, peut-être la plus surprenante pour cette apparente bluette adolescente. Il s’agit du souvenir traumatique de la mort des parents de Vanina, l’héroïne de l’histoire. D’abord des cris, puis la vision du cadavre près de la piscine pour cette petite enfant qui préfère fermer les yeux.

De ce traumatisme découle toute la psyché du personnage, et l’intérêt de l’histoire. Car aux vacances en Sardaigne (filmées dans les plus beaux clichés des années 70), et au désir, se doublent cette peur pour Vanina d’être folle. Les voix off (narrateur, comme la sienne) attestent de ce trouble qui ne se libèrera qu’à la fin grâce au sexe. Cette relation traumatisme/ désir sexuel, a mille fois été raconté mais ici, la frontalité de la mort contraste avec la suggestion (là encore très années 70) du sexe.

La seconde scène pivot se déroule quand l’héroïne retrouve l’homme qu’elle désire dans un sous-bois. Plutôt que de consommer directement, elle lui expose son fantasme de vierge : qu’il la retrouve à une date précise sur la plage, qu’il l’attache, la prenne avec un déroulé précis. Ainsi pourra-t-elle assouvir son désir le plus profond. Pas de nom pour cet homme, pas de lendemain, et pourtant quelque chose qu’elle qualifie d’”amour”. On est vraiment dans l’esthétique et la morale des films érotiques de l’époque, bien que Le lis de mer n’en soit pas un. Pourtant, cette scène a quelque chose d’érotique.

La dernière scène, enfin, est justement ce rendez-vous. Il se passe à la fois comme prévu et totalement différemment. L’érotisme est ouaté et franchement pas très communicatif. En revanche, c’est l’explosion des pulsions qui saisit et confirme que tout le film tendait vers cet instant.