LE TEMPS DU LOUP

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Avis aux étudiants en psychologie : le cas Michael Haneke mérite qu’on s’y attarde, au moins le temps d’une thèse ! Depuis ses débuts derrière la caméra, cet homme là, issu d’un milieu aisé et intellectuel, ne cesse de nous annoncer la fin de notre monde. Non seulement il en est persuadé mais on en vient à penser au fil des ses films qu’il souhaite que cela se fasse si possible dans la douleur ! Famille, couple, société, culture ou Histoire, rien ne trouve grâce à ses yeux, rien ne parait mériter d’être sauvé ! Le pire, c’est qu’Haneke dresse ce terrible constat avec un talent aussi évident qu’implacable.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MALEVIL (Un groupe, face à un danger mortel, doit faire face à la destruction de tout ce qui faisait son quotidien...mais la survie semble imposer de nouvelles règles, bien plus brutales que les précédentes...) ou encore LA GUERRE DES MONDES (En adaptant le célèbre roman de science-fiction de H.G.Wells, Steven Spielberg décide d'aller au-delà du simple blockbuster à grand spectacle, il plonge dans la noirceur de l'âme humaine.).

Funny games, Code inconnu, La pianiste, Le ruban blanc ou ce Temps du loup que vous venez de voir : autant d’exemples de la griffe Michael Haneke. Elle laisse souvent des cicatrices dans les souvenirs de ses spectateurs… Chez lui, la fioriture, la mièvrerie et le divertissement sont pires que des insultes, ce sont des erreurs ! En allant puiser son inspiration pour ce film dans la rugueuse mythologie nordique du recueil de poèmes Codex regius, il refuse à nouveau toute idée de compromission avec un système commercial qu’il méprise et rejette depuis toujours. Son cinéma est là pour dénoncer un système et en annoncer la chute. Haneke est persuadé que l’espèce humaine s’est elle-même condamnée en se laissant pervertir par ses plus bas instincts. Pour lui, les conséquences sont tragiques et irréversibles : elles mettent à bas les valeurs qui régissent depuis l’aube des temps nos sociétés et nos familles.

Autre exemple frappant de ce crédo : Le ruban blanc en 2009… Une œuvre dense et exigeante qui racontait le naufrage d’une petite communauté villageoise dans les ténèbres de la violence. Certains y ont vu les prémices de l’avènement du nazisme. Haneke n’a pas démenti…Tout comme il n’a jamais réagi aux insinuations de ceux qui ont ironisé sur la palme d’or reçue cette année là à Cannes, décernée par une présidente du jury nommée Isabelle Huppert…

Amie, égérie et confidente, la comédienne est plus qu’une fidèle de la caméra d’Haneke : c’est elle qui parvient le mieux à traduire ses obsessions de violence, de sexe et du manque de communication… Dans Le temps du loup, c’est encore elle qui conduit les survivants à travers les ténèbres. Son statut d’actrice reconnue mais pas star pour autant permet au public de s’identifier au destin peu enviable de son personnage. Car ici comme toujours chez Michael Haneke se pose la question qui fâche ou qui fait mal : et si tout cela était possible ? Pire : et si tout cela n’était pas déjà en train de se produire ? Du plus banal rassemblement familial ou journal télévisé quotidien, nous subissons tous l’épreuve des choses qui dérapent et nous échappent, parfois de façon plus violente qu’on ne s’y attendait… Le cinéma du réalisateur autrichien n’est que le reflet glacé et glaçant de l’image de moins en moins lumineuse que lui renvoie notre monde…

Œuvre mésestimée du génial Michael Haneke, "Le temps du loup" fait froid dans le dos. Haneke a déjà le chic pour réaliser des films glaciaux. Celui-ci l'est d'autant plus par son sujet pessimiste, cette réflexion sur la noirceur que peut renfermer l'humanité. C'est d'ailleurs ...

Franchement, j'ai été surpris. Disons que je ne savais rien du film, que ça commence tout à fait normalement, une famille se rend dans un lieu de villégiature... et là... ça bascule extrêmement vite. On se rend compte que nous ne sommes pas réellement dans le monde tel ...

Le film prend d’entrée le spectateur à partie, s’ouvrant brutalement sur un coup de feu qui est comme un coup de tonnerre. Il ne le lâche pas jusqu’aux deux dernières scènes, sans doute les plus belles du film mais aussi les plus énigmatiques. Aussi constant dans ses ...