LEGEND

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Le scénariste et réalisateur américain Brian Helgeland a 55 ans depuis trois jours lorsque son cinquième film, Legend, sort sur les écrans français, le 20 janvier 2016, quatre mois après sa sortie aux Etats-Unis. Grandeur et décadence des frères Kray, ainsi pourrait-on résumer ce biopic retraçant l’ensanglanté parcours de ces deux vrais jumeaux, vrais truands notoire qui régnèrent sur Londres durant les années 50-60. Il y a Reginald, dit Reggie, beau garçon, charmeur, bagarreur et sans pitié excessive pour ses adversaires, et il y a Ronald, dit Ron, homosexuel bipolaire, schizophrène et paranoïaque.

Dans ce double rôle, un seul comédien et quelques remarquables effets spéciaux. Le comédien, c’est l’Anglais Tom Hardy, déjà vu dans le rôle-titre de Bronson, le film de Nicolas Winding Refn mais aussi en espion américain dans la Taupe, de Tomas Alfredson.
C’est, également, lui qui reprit le rôle apocalyptique de Mel Gibson dans Mad Max : Fury Road et qui incarnait le méchant trappeur dans The Revenant, face à Leonardo DiCaprio.

Pour sa double présence dans Legend, Tom Hardy fut souvent nommé et même parfois récompensé, notamment par le British Independent Film Award du meilleur comédien.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DU SANG SUR LA TAMISE (1980) (A lui tout seul, au même endroit et à la même époque, Harold Shand (Bob Hoskins) fut tout aussi violent, sadique et assassin que les frères Kray.) ou encore LES FRÈRES KRAYS (1990) (Même personnages et même histoire avec, dans les rôles-titres, deux comédiens frères, mais pas jumeaux !).

L’odyssée des deux frères Kray avait déjà été portée à l’écran, mais ils n’avaient jamais été incarnés, comme ici, par le même comédien. Dès l’origine, Brian Helgeland ne souhaitait qu’un seul et même interprète afin, déclara-t-il, que "la relation entre les deux frères [soit] beaucoup plus authentique".

Vingt-six ans plus tôt, en 1990, Peter Medak avait déjà raconté cette histoire dans les Frères Kray, avec deux comédiens – frères mais pas jumeaux –, les Britanniques Gary et Martin Kemp membre du groupe de rock Spandau Ballet. En 2015, c’est Zackary Adler qui réalisa The Rise of the Krays et The Fall of the Krays, un diptyque de presque quatre heures. On n’oubliera pas non plus, en septembre 1970, le délirant sketch des Monty Python dans lequel, John Cleese, journaliste à la BBC, revisitait le sanglant itinéraire des deux frangins, rebaptisés pour la circonstance : les Piranha Brothers !

C’est en s’inspirant de leur biographie, parue en 1972 et écrite par le romancier John Pearson – ancien assistant et ami de Ian Fleming, le papa de James Bond –, que Brian Helgeland rédigea le script de Legend. Il n’en n’était pas à son coup d’essai puisque, à l’époque, on lui devait, déjà et entre autres, les scénarios de L.A. Confidential de Curtis Hanson – Oscar du meilleur scénario –, de Mystic River de Clint Eastwood et de Robin des Bois de Ridley Scott. Alors qu’il put consulter un grand nombre d’archives consacrées aux deux truands, Helgeland eut beaucoup de mal à en savoir davantage sur Frances, la femme de Ron.

Ce n’est qu’après sa rencontre avec Chris Lambrianou, ancien truand associé aux deux frères, qu’il en sut davantage sur le rôle important que la jeune femme avait joué dans le destin de son mari et de son beau-frère. "Elle est la raison pour laquelle nous sommes tous allés en prison", lui déclara Lambrianou. 

La douce Frances est incarnée par l’Australienne Emily Browning, déjà vue, à l’âge de 15 ans, dans le rôle de l’ingénieuse Violette Baudelaire, dans le film de Brad Silberling : les Désastreuses aventures des orphelins Baudelaire. Plus récemment, elle avait été Cassia, la belle patricienne amoureuse d’un beau gladiateur, dans Pompéi de Paul W.S. Anderson. Si Brian Helgeland divisa la critique française, qui l’accusa souvent d’avoir trop révisé son "petit Scorsese illustré", la "mimi" Emily Browning, comme la qualifia l’Obs, fut abondamment citée et systématiquement louée !

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