NICKELODEON (VERSION RESTAURÉE)

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Au tout début du 7ème art, aux Etats-Unis, avant même la naissance d’Hollywood, le monde du cinéma est alors en pleine effervescence. Tous les opportunistes se jettent dans la bataille que le puissant « Groupe de brevets » veut organiser à son seul profit.

Dans ce monde sans foi ni loi, des indépendants tentent leur chance avec une énergie hors du commun et pas mal de sérendipité. C’est ainsi que Léo Harrigan, un avocat intègre, fait la connaissance d’un certain H.H Cobb, déjà producteur de films.

Par un enchaînement de circonstances propres à cette époque encore artisanale où les rôles ne sont pas définis, Léo se retrouve scénariste, puis réalisateur à Chicago et enfin en Californie, à la tête d’une équipe de techniciens et d’acteurs qui eux aussi découvrent cet art naissant. Mais, les envoyés du groupe des brevets, ces empêcheurs de filmer en rond, rôdent… et H.H Cobb n’est pas aussi innocent qu’il est entreprenant.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver HUGO CABRET (Martin Scorsese revient à sa façon sur les débuts du cinéma en retrouvant la trace d'un de ses pionniers : Georges Méliès) ou encore BE NATURAL : L'HISTOIRE CACHÉE D'ALICE GUY-BLACHÉ (Un documentaire retrace, à travers une enquête très fouillée, la vie d'Alice Guy, grande pionnière du cinéma en France puis aux Etats-Unis.).

Il fallait un vrai cinéphile pour s’aventurer sur un sujet pareil : le début du cinéma aux Etats-Unis. Ancien critique influencé par les Cahiers du Cinéma, parfait connaisseur de l’histoire du 7ème art depuis ses débuts, Peter Bogdanovitch avait fait une entrée fort remarquée en tant que réalisateur en étant nommé huit fois à l’Oscar en 1972 et en remportant deux, pour l’une de ses premières oeuvres, La dernière séance. Ce long métrage qui était déjà un hommage appuyé au cinéma a connu un grand succès auprès du public. Quatre films et deux échecs plus tard, Peter Bogdanovitch pense renouer avec ce qui fit sa gloire en se plongeant dans les prémices d’un art qu’il adore.

Nickelodeon s’inspire des balbutiements chaotiques du cinéma en tentant d’être le plus fidèle à la réalité possible, dans une sorte de dédicace aux grands créateurs des origines. S’Il cite largement D.W Griffith et Naissance d’une nation dont il diffuse un large extrait, occasionnellement Mary Pickford ou Thea Bara, le film est bourré de références pas toutes aisées à reconnaître tant elles sont nombreuses. Le conseil que le metteur en scène glisse constamment à l’oreille de ses acteurs « Soyez naturels » est bien la marque d’Alice Guy-Blaché, grande pionnière du cinéma en France puis aux Etats-Unis. Bogdanovitch, qui en écrit aussi au scénario, restitue jusqu’au rythme effréné du burlesque, multipliant les chutes des personnages, les situations spectaculaires ou improbables comme le décollage de la montgolfière ou en confiant la conduite d’une voiture ou la résolutions des problèmes à une gamine de 12 ans.

Il retrouve ainsi la jeune Tatum O’Neal qui avait remporté un oscar pour le rôle qu’il lui avait confié dans La Barbe à papa. Elle est entourée de trois membres de sa famille : son petit frère Griffin, sa grand mère Patricia et bien sûr son père, Ryan O’Neal dont le personnage est inspiré de Buster Keaton et de Harold Lloyd. Dans les rôles principaux, à ses côtés, figurent le légendaire Burt Reynolds qui devient ici acteur populaire et de scènes d’action sans de prédisposition pour et une jeune première, la danseuse et mannequin Jane Hitchcock, dont ce sera le premier et avant-dernier film.