SEGUNDO LÓPEZ, AVENTURIER URBAIN en VOD
- De
- 1953
- 81 mn
- Comédie
- Espagne
- Tous publics
- VO - HD
PARCE QUE
Vous ne connaissez peut-être pas son nom et pourtant Ana Mariscal est loin d’être une inconnue en Espagne! Dans les années 1950 et 1960, la comédienne enchaîne les premiers rôles et est une star dans son pays. Mais Ana Mariscal nourrit également un projet depuis de nombreuses années: elle souhaite passer derrière la caméra. Problème: dans ces années-là, les femmes réalisatrices brillent par leur absence. Indépendante et déterminée, Ana Mariscal écrit ses propres scénarios et va tout faire pour garder le contrôle absolu sur tout le processus créatif de ses films. Pour parvenir à ses fins, elle décide de fonder avec son mari et directeur de la photographie, Valentin Javier, la société de production Dom Bosco. Elle est considérée comme étant la première femme réalisatrice espagnole de l’après guerre civile. Réalisé en 1953, “Segundo Lopez” est son premier film et l’un de ses plus célèbres.
Dès sa sortie, “Segundo Lopez” est considéré comme l’une des premières tentatives du néo-réalisme en Espagne; genre qui triomphait dans le cinéma italien porté par des réalisateurs célèbres comme Vittorio de Sica ou Luchino Visconti. De nombreux éléments rapprochent l'œuvre d’Ana Mariscal de ce courant en vogue à l’époque: utilisation d'acteurs non professionnels, tournage dans des décors naturels et ruptures de ton qui permettent au scénario de mélanger plusieurs styles scénographiques: le feuilleton, la fable morale, la chronique urbaine. Pour assurer le plus de sincérité possible dans le jeu des ses comédiens principaux, Ana Mariscal est allé chercher deux personnes qui n’avaient rien à voir avec le monde du cinéma: Severiano Población qui était maître d'œuvre, marié, père de cinq enfants et totalement désintéressé du cinéma. Et le jeune Martín Ramírez, apprenti mécanicien, qui avait 15 ans au moment du tournage.
C’est en lisant le livre de Leocadio Mejias “Segundo Lopez” qu’Ana Mariscal trouva l’inspiration pour raconter la société madrilène des années 50. Tourné dans les rues de Madrid, le film est une représentation sans fard de la crise du logement et du morne quotidien des déclassés de la société. Au milieu des années 1950, en Espagne, la situation de logement des ménages populaires est perçue comme si dramatique que la notion de « crise du logement » réapparaît. Le logement devient une question publique de premier plan. Une crise due à une exode rurale massive et mal gérée: situation décrite avec beaucoup de réalisme dans le film. Le destin de Segundo Lopez est celui de tout un peuple quittant les campagnes pour se heurter à la violence des grandes villes.
Parfait mélange entre Don Quichotte et Charlie Chaplin, difficile de résister au charme d’un personnage comme Segundo Lopez. Cet homme naïf et plein d'humanité est emporté dans un tourbillon de péripéties dont il est plus victime que protagoniste. Accompagné de son fils spirituel, un jeune homme pauvre et débrouillard, Segundo Lopez sillonne les rues glacées de Madrid et tente de se faire une place dans une société sans pitié pour les “petites gens” en gardant toujours le sourire et la candeur de l’homme qui croit en la vie. Une vraie leçon d’espoir !