STALAG 17 en VOD
- De
- 1953
- 116 mn
- Guerre / Western
- Etats-Unis
- Tous publics
- VM - HD
PARCE QUE
On pourrait s’étonner de voir Billy Wilder s’atteler à un genre aussi codifié que le film de guerre avec Stalag 17. En effet, du grand maître, on retient avant tout ses comédies culte avec Marilyn Monroe (Sept ans de réflexion, Certains l’aiment chaud) ou Audrey Hepburn (Ariane, Sabrina). Mais c’est aussi un réalisateur touche-à-tout, de Boulevard du crépuscule à Assurance sur la mort en passant par Fedora. Surtout, Stalag 17 conserve de Wilder son sens aiguisé pour ce qui pique, ce qui mort, ce qui dérange.
Dans un camp de prisonniers américains aux mains des nazis, une taupe sabote toutes les tentatives de rébellion et d’évasion des détenus. Si les drames sont présents (personnes fusillées, passages à tabac, misère de l’enfermement), on retrouve aussi un esprit comique et irrévérencieux. Le commandant allemand joué par Otto Preminger himself concentre ce mélange de cynisme, de cruauté mais aussi de ridicule voulu par Wilder.
Ainsi, la représentation de la déportation et du traitement des détenus de guerre dans Stalag 17 s’éloigne volontairement de la réalité (les prisonniers fêtent Noël, ne semblent guère souffrir de la faim, nulle mention des chambres à gaz et ont même la visite d’un émissaire de la Convention de Genève pour veiller à leur bien-être) pour raconter quelque chose de plus humain. À savoir la solidarité mise à mal, l’isolement de ces soldats loin de leur famille et la résilience permanente.
Stalag 17 est aussi un pur film des années 1950, à savoir fait juste aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, quand les braises sont encore chaudes et une partie des horreurs cachée aux yeux du monde. C’est une époque où le cinéma américain tente de rendre hommage à ses soldats, leur redonner une place dans une nation qui a bien changé. Stalag 17 entre en écho par exemple avec Les Plus belles années de nos vies de William Wyler ou Le Cri de la victoire de Raoul Walsh. D'immenses classiques en somme.