VATEL

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Monsieur Vatel organise les festivités pour le prince de Condé qui reçoit chez lui Louis XIV et toute sa cour. La pression est énorme car tout doit être parfait quand le soleil vient avec ses rayons.

Gérard Depardieu est Vatel cuisinier et maître de cérémonie à la tête d’une petite armée de valets et commis pour recevoir, nourrir et distraire fastueusement la noblesse française. Il est le roturier grandiose au cœur d’une distribution anglo-saxonne rassemblant l’aristocratie hollywoodienne. Julian Sands en Louis XIV mais aussi Tim Roth perruqué, Uma Thurman en marquise, et Julian Glover en grand du royaume paradent dans des salons raffinés et des jardins à la française.

Le film est signé en 2000 du Britannique Roland Joffé. Or donc Majesté, et si tel est votre bon plaisir, voici Vatel.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES SAVEURS DU PALAIS (2012) DE CHRISTIAN VINCENT (Inspiré de l'histoire de Danièle Mazet-Delpeuch qui fut la cuisinière du président François Mitterrand, le film met en scène les coulisses du pouvoir, les prérogatives de chacun et les poids du protocole.) ou encore LE ROI DANSE (2000) DE GÉRARD CORBIAU (Un film sur la toute puissance du roi Louis XIV et sur son bon plaisir. Parce qu'il aime danser, il débauche le jeune Lully, parce qu'il aime la comédie et le spectacle il engage Molière.).

Vatel a eu les honneurs de l’ouverture du festival de Cannes en l’an 2000. C’était un grand film prestigieux et européen où la Gaumont, TF1 et Canal Plus avaient sorti les petits plats pour fournir au producteur Alain Goldman les moyens de sa gourmandise. L’équipe est prestigieuse : Roland Joffé le cinéaste de La Déchirure, et de Mission, Ennio Morricone pour la partition, et un casting prestigieux où Arielle Dombasle et Philippine Leroy-Beaulieu défendent les vertus du décolleté français.

Le scénario initialement signé de la cinéaste Jeanne Labrune a été par ailleurs adapté dans sa version anglaise par le dramaturge Tom Stoppard, scénariste entre autre du Brazil de Terry Gilliam. Tout ceci pour évoquer la mémoire d’un homme passé à la postérité pour son burn out d’honneur et qui se fit, à la japonaise, hara-kiri, à cause de poissons arrivés trop tard. Un bienfaiteur pourtant, qui avait déjà livré à l’humanité la recette de la crème chantilly. La marquise de Sévigné, le duc de Saint Simon et Alexandre Dumas l’ont évoqué dans leurs récits comme un homme victime du devoir face à l’exigence sourcilleuse d’une société emperruquée.

En fait Vatel est aussi, en creux, un film sur le cinéma. Le bon déroulé du spectacle nécessite une petite armée, en régie et en logistique générale. Et c’est ce que montre le manant Depardieu face à l’aréopage d’acteurs anglo-américains. Il est le roi de la valetaille et ça lui va comme un gant. Le film sera tièdement accueilli et connaitra un échec public. La carrière de Roland Joffé l’homme des superproductions en sera durablement affecté. Même ça, le film, mélancolique et affairé, pouvait le prédire.

Ce film nous plonge dans les trois jours de banquet géré par le maitre d'hôtel Vatel que la maison de Condé offre au roi Louis XIV pour retrouver ses bonnes grâces ! Tout est somptueux dans ce film, le banquet, les décors, les tenues, et le faste de l'époque est très bien ...

Revenu de ses derniers films indignes de lui («La cité de la joie», «La lettre écarlate» et «Goodbye Lover»), Roland Joffé retrouve la grâce de sa Palme d'Or «Mission» et offre un rôle salvateur au télégénique Gérard Depardieu. Le film qui ouvre le Festival de ...

Un magnifique film, avec de somptueux décors, la restitution parfaite de la magie de ces fêtes, du génie de Vatel, et un film où Depardieu au sommet de son jeu nous fais oublier tous ses futurs errements ! Comme Vatel, Depardieu est un homme entier et passionné ! ...