WENDY ET LUCY

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Wendy et Lucy est présenté au Festival de Cannes l'année de sa sortie dans la section Un certain regard.Et fait office de confirmation : oui, après River Of Grass et Old Joy, ce troisième film de Kelly Reichardt l'impose définitivement comme l'une des très grandes réalisatrices modernes, capable de sublimer le peu, le rien, le presque. Ici, on vogue en compagnie de Wendy, qui décide d'aller en Alaska avec sa chienne Lucy afin de trouver un travail. Arrivée dans l'Oregon et n'ayant pas d'argent la jeune femme vole dans un supermarché mais se fait arrêter par la police. Pendant ce temps, Lucy disparaît. Un drame presque commun, mais qui bouleverse.

D'ailleurs, Le Monde ne s'y est pas trompé, et pose la question dans ses pages : "Comment expliquer, en effet, qu'un argument aussi ténu que celui d'une fille qui a perdu son chien dans un trou du nord-ouest des Etats-Unis puisse provoquer chez le spectateur une attente, un plaisir, un partage aussi profonds ? La réponse, toute la réponse, tient dans la mise en scène". Vrai. Ici, l'absence de moyens façonne mais aussi épouse le style de la réalisatrice, et entraîne le film sur le terrain du néoréalisme.

Reichardt préfère les récits simples et épurés, où l'intrigue avance lentement. Elle se concentre sur les petits moments et les détails de la vie quotidienne plutôt que sur des événements dramatiques. Cette approche reflète souvent une esthétique minimaliste, tant dans la mise en scène que dans le montage. Elle privilégie une économie de dialogues, laissant la caméra capturer les émotions et les non-dits à travers des silences et des gestes subtils.

Il est également à noter que la nature joue un rôle central dans les films de Kelly Reichardt. Elle utilise les paysages comme un miroir de l'état émotionnel de ses personnages, ou comme un élément en opposition à leur fragilité. La beauté brute des paysages américains est souvent en contraste avec les dilemmes intérieurs de ses personnages. En somme, Wendy & Lucy est une oeuvre sublime.

C’est juste l’histoire d’une femme qui perd sa chienne, et c’est pourtant le film le plus pesant au monde. Le registre ultra-minimaliste n’y est pas pour rien, avec des décors sobres (les quartiers excentrés de Portland, quasiment vidés de toute population), une photographie ...

C’est un road-movie pas comme les autres, puisque géostationnaire. Ce qui ne l’empêche pas d’être toujours en mouvement, de traverser des rues, des routes, des forêts, des voies ferrées ; D’entrer dans une épicerie, un garage, un commissariat, une fourrière, des ...

Wendy et Lucy c'est encore une grande réussite de la part de Kelly Reichardt qui arrive à capter ce que c'est que de tout perdre... Et quand je dis tout, c'est en réalité pas grand chose, une voiture qui tombe en panne et un chien qui disparait. Mais ça suffit pour faire un ...