FAUBOURG 36

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Le 24 septembre2008 sort en France un film dont l’action se situe 72 ans plus tôt, pendant les grèves du Front populaire. Faubourg 36 est le second long métrage d’un jeune homme de 45 ans, Christophe Barratier, qui remet son titre en jeu après l’incroyable événement que fut son précédent film Les choristes. Il y retrouve deux de ses acteurs Gérard Jugnot et Kad Merad, le premier avec qui il partage une longue complicité basée sur la fascination du grand cinéma populaire façon Renoir, Carné, Chenal ou Duvivier, le second à qui il offrit un de ses tous premiers rôles dramatique.

Enfin pour compléter le trio il embauche Clovis Cornillac, et une blonde inconnue dénommée Nora Arnezeder repérée parmi des dizaines de beautés dont le ramage se rapporte au plumage. Ces quatre là vont fomenter leur petite révolution prolétarienne, c’est à dire relancer un music-hall sur le point de fermer. Alors, dans des décors à la Alexandre Trauner, comme dans une carte postale expédiée du passé, les acteurs on va les voir chanter. Vous chantiez et bien dansez maintenant.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver CABARET DE BOB FOSSE (1972) ou encore LA BELLE ÉQUIPE DE JULIEN DUVIVIER (1936) .

Christophe Barratier est un chat qui a déjà eu trois vies. Il fut musicien classique, après avoir été élève de l'école normale de musique, option guitare ; puis il devint producteur sous la houlette de son tonton Jacques Perrin, au sein de la société Galatée, enfin, il en rêvait, il devint cinéaste avec le succès qu’on sait. Tout cela est venu du fait que cet homme au physique de jeune premier ne s’est jamais remis de sa cinéphilie. Le cinéma français des années trente et quarante brillent à ses yeux comme les frontispices de Broadway. Mais qui pouvait prévoir qu’en débutant sa carrière avec Les choristes (2004), remake de La cage aux rossignols de Jean Dréville (1945) il toucherait 8,5 millions de spectateurs en France et un large public à l’étranger ?

Toutefois si Faubourg 36 n’est pas un remake c’est un autre film, disons sépia, descendant naturel de La Belle équipe de Duvivier, en 1936 où Gabin, Vanel et Aimos prolos et copains comme cochon montaient une guinguette. Les cinéphiles considèrent généralement le Duvivier comme prémonitoire du Front populaire. Barratier lui n’annonce aucune révolution prolétarienne mais reste fidèle à son esprit music-hall : il part de la musique pour aller chercher des fables dans la France gouailleuse de ses émois d’enfant. Cette fois-ci c’est en écoutant des chansons composées par Reihnardt Wagner, compositeur pour Beineix et Pascal Thomas, qu’il décida de se lancer dans cette incroyable aventure.

Sur la base d’un scénario écrit par Philippe Lopez-Curval  collaborateur habituel de Gérard Jugnot le film fut tourné entièrement en studio à Prague. Trois mois de tournage dans des décors géants que des éléments en 3D complèteront en post-production. Des décors signés Jean Rabasse, l’homme qui fit La cité des enfants perdus ; la photo quand à elle, est due à Tom Stern, opérateur chez Eastwood . Bref tradition mais modernité pour ce film à la mode Hollywoodien, tout cela pour la modique somme de  28 millions d’euros dont 25 pour cent consacrés aux décors. Les entrées salles du film ne furent hélas pas tout à fait à la hauteur des espérances avec 1,3 millions spectateurs, je n’ose pas dire seulement. Mais pour Barratier le miracle du premier film portait en soi sa propre malédiction. Jamais il ne pourrait refaire aussi bien. Qu’importe, il a remis du chant dans notre cinéma et nous a forcé à réviser nos classiques.

Plutôt convaincu et touché par Les Choristes, je dois reconnaître que Faubourg 36 m'a davantage conquis. Pour son second long métrage, Christophe Barratier signe une œuvre virtuose d'un point de vue visuel et traite de sujets universels tel l'amitié ou la solidarité en les ...

Il nous fait pourtant un peu peur ce "Faubourg 36" dans son premier quart d'heure. On a il est vrai un certain mal à rentrer dans l'ensemble, et cela notamment par la faute de décors quelques peu viellots et poussiéruex qui ont même une lgéère tendance à irriter, tandis ...

Ce film nous rappelle avec nostalgie le bon temps de 1936. Je n'étais pas là quand Jehan Jaurès a été assassiné mais je sais que c'était triste à l'extrême. Les gens, les badauds comme les amateurs de la politique, pleuraient tous leur chaude pisse. Oui, on peut le dire, ...