LA CHAMBRE DES MAGICIENNES

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Claire, jeune femme d’une trentaine d’années, est une intellectuelle qui est en train de finaliser sa thèse d’anthropologie. Quand de terribles maux de tête l’obligent à consulter un médecin incapable de la soigner. Claire se voit alors contrainte de se rendre à l’hôpital et se retrouve avec deux voisines de chambre, aussi étranges que mystérieuses…

Avec un tel titre, La Chambre des magiciennes, on pourrait s’attendre à un film à l’ambiance surnaturelle. Mais il n’en est rien, ou presque... Le réalisateur, Claude Miller, aime brouiller les pistes. On lui doit des films souvent tenus par des rôles féminins forts, de L’Effrontée à La Petite voleuse et Mortelle randonnée. Cette fois-ci, il s’inspire du troisième chapitre en particulier d’un roman de Siri Hustvedt d’origine norvégienne, Les Yeux bandés. C’est sans doute ce qui donne ce côté froid et clinique à ce film qui met en avant toute une brochette d’actrices exceptionnelles, d’Anne Brochet dans le rôle de Claire à Mathilde Seigner, en passant par Annie Noël, comédienne essentiellement de théâtre.

La Chambre des magiciennes est donc un drame hospitalier qui laisse la part belle à l’interprétation et aux interrogations qui demeurent, avec beaucoup d’humour noir et une belle histoire d’amour avec le personnage de Simon, interprété par Edouard Baer. Mais c’est surtout l’un des longs métrages les plus atypiques de la filmographie de Claude Miller et rien que pour cela, il mérite d’être vu et apprécié à sa juste valeur… Place à la magie.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'HÔPITAL ET SES FANTÔMES (Située dans un hôpital hanté, la minisérie de Lars von Trier est un drôle de mélange entre l'épouvante et le soap-opera.) ou encore CLÉMENT (Ce premier long métrage d'Emmanuelle Bercot, réalisatrice de La Tête haute, a été produit par Arte dans le cadre de la série "Petites caméras" et tourné en numérique, comme La chambre des magiciennes.).

Au moment du tournage de La Chambre des magiciennes, le mouvement cinématographique lancé par Lars von Trier et Thomas Vinterberg, le Dogme95, battait son plein. Il s’agissait alors de filmer uniquement en caméra numérique, sans effets spéciaux, en prise de vue directe, pour une approche plus réelle du cinéma. C’est ce qu’a voulu expérimenter ici Claude Miller, en utilisant une petite caméra, conférant presque à son film, un côté documentaire en milieu hospitalier.

Ce dernier était à l’origine d’une commande faite par Arte pour être diffusé sur petit écran, avant de passer sur le grand. Il faut dire qu’avec un tel casting, il aurait été dommage de ne pas profiter du film en salles. Car Anne Brochet apparaît ici dans un rôle totalement différent de ce qu’elle a l’habitude de faire, elle qu’on a vue auparavant dans des films à costumes, tels que Cyrano de Bergerac ou Tous les matins du monde.

Il s’agit aussi d’un des tout premiers rôles importants au cinéma d’Edouard Baer, qui n’avait alors joué que des apparitions plus ou moins fugaces, de La Folie douce de Frédéric Jardin à Rien sur Robert de Pascal Bonitzer. La Chambre des magiciennes lui a permis d’expérimenter à la fois le drame et un rôle d’amant dépassé par les événements. En somme, ce film donne à voir l’éclosion d’un des acteurs français les plus demandés. Un vrai film de magie, finalement !

Analyse tragi-comique d'une psychanalyse. Claude Miller créer un univers autour d'un fait divers, les fait correspondre et se répondre. On retrouve cet état d'esprit de scénettes tragi comique, avec une atmosphère psy onirique dans un de ses films les plus connu: "Garde à ...