LA PRINCESSE ERRANTE en VOD
- De
- 1960
- 102 mn
- Aventure / Action
- Japon
- Tous publics
- VO - HD
PARCE QUE
La princesse errante est l’adaptation des mémoires de Hiro Saga. Cette dernière, née le 16 avril 1914 et décédée le 20 juin 1987, était une noble dont la famille entretenait des liens de parenté éloignés avec l’empereur du Japon Hirohito. En épousant le prince Pujie, le frère du dernier empereur de Chine, Puyi, en 1937, Saga va être témoin d’événements marquants, notamment à travers son exil durant l’invasion de la Mandchourie en août 1945. Le film de Kinuyo Tanaka permet de découvrir un personnage important de la noblesse Japonaise, relativement méconnu en Occident, ainsi qu’une porte d’entrée sur une période historique charnière.
Derrière la caméra nous retrouvons Kinuyo Tanaka, dont il s’agit du 3ème film en tant que réalisatrice. Auparavant, Tanaka s’est surtout illustrée devant la caméra en tant qu’actrice, et ce dès son plus jeune âge à l’époque du muet. Par la suite elle collabore avec des grands noms du cinéma japonais : Yasujirō Ozu, Mikio Naruse et Kenji Mizoguchi. Lorsqu’elle entame sa carrière de réalisatrice avec Lettre d’amour en 1953, Tanaka va surtout œuvrer dans un cinéma intimiste. La princesse errante est donc l’occasion de la voir s’essayer avec brio à la superproduction historique qui allait marquer le cinéma des années 60, comme en témoignent les œuvres de David Lean.
L’autre clé de la réussite artistique de La princesse errante est à chercher du côté de Kimio Watanabe et Shigeo Mano, respectivement directeur de la photographie et directeur artistique. Deux noms ayant travaillés auparavant sur Le Satellite Mystérieux de Kōji Shima, le 1er film de science-fiction japonais en couleur, auquel ont récemment rendus hommage James Gunn avec The Suicide Squad, et Martin Scorsese dans sa publicité pour Squarespace. Pour La princesse errante, le duo a livré un magnifique travail d’orfèvre, l’un des plus marquants de l’époque. La beauté des décors, le travail délicat et pictural des couleurs, imprègnent durablement la rétine du spectateur.
L’adaptation des mémoires de Hiro Saga, a été confiée à la scénariste Natto Wada. Cette dernière fut la brillante collaboratrice du cinéaste franc-tireur Kon Ichikawa, pour lequel elle écrivit notamment les scripts subversifs des éprouvants films de guerre Feux dans la plaine et La Harpe de Birmanie. À 1ère vue, La princesse errante semble éloignée de son travail pour Ichikawa. Cependant, l’aspect très conte de fées qui ouvre le film laisse progressivement place à un récit beaucoup plus dur et sombre, qui n’hésite pas à salir l’image d’épinal de son héroïne. La conclusion allant même jusqu’à entrer en connexion avec les idéaux pacifistes des années 60.