LE MANDAT (VERSION RESTAURÉE)

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Un jour, le facteur apporte à Ibrahima Deng une lettre de son neveu, balayeur des rues à Paris, avec un mandat de 25 000 francs CFA. Sans travail mais avec femmes et enfants, il doit seulement en garder 2 000 francs et remettre le restant à sa sœur…Mais la nouvelle se répand comme une traînée de poudre dans le quartier. Les solliciteurs viennent de toutes parts et Ibrahima ne refuse ni les crédits, ni les petits services. Or, sans carte d’identité, il ne peut retirer l’argent. C’est le début d’un chemin de croix bureaucratique. Tel est l’argument du film Le Mandat écrit et réalisé par le cinéaste sénégalais Sembène Ousmane. 

Sorti sur les écrans en 1968, ce film est singulier à plusieurs titres. A l’époque, il a été coproduit par une société française et avec l’avance sur recettes du Centre Nationale de la Cinématographie (CNC), André Malraux étant alors Ministre de la Culture. En outre, il existe en deux versions : l’une  en français, l’autre en ouolof parlé par une très grande majorité de Sénégalais. Lors du tournage, les acteurs ont du par conséquent apprendre leur texte en français et le restituer ensuite en ouolof. 

Au final, la version en ouolof est plus longue de quinze minutes, mais surtout, et de l’avis même du réalisateur Sembène Ousmane et des spectateurs, le ton sonne plus juste dans cette  version, les acteurs ayant été plus à l’aise pour rendre les émotions et faire coïncider leur gestuelle habituelle avec les dialogues.

 
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Le Mandat  représente le Sénégal au Festival de Venise en 1968, la compétition se faisant en fonction des nationalités. Mais une fronde appela au boycott de la manifestation. Sembène Ousmane, solidaire de la contestation, retira son film de la compétition. Ce qui n’empêcha pas le film de recevoir dans une section parallèle le Prix de la Critique internationale dont il ne reçut jamais, dit-on, le diplôme. Cette récompense confirma la percée du cinéma africain et donna au film une audience internationale. 

Depuis son premier film, un court métrage intitulé Borom Saret, Sembène Ousmane s’attaque à la nouvelle bourgeoisie sénégalaise grande bénéficiaire de la récente indépendance du pays. Empruntant à la forme du conte africain et de la fable, dans Le Mandat, il prend pour cible ces nouveaux profiteurs du système que sont à ses yeux  et les intellectuels et les cadres administratifs lesquels s’enrichissent sans vergogne sur le dos d’une population pauvre et illettrée : « Dans le pays, seuls les malins vivent bien » ou bien encore « Ici, l’honnêteté est un délit. » comme on l’entend dire dans le film. 

Né en 1923 et mort en 2007, Sembène Ousmane, avant de réaliser son premier film à l’âge de quarante ans, a écrit des romans aux fortes connotations sociale et politiques. Il transpose cette veine militante au cinéma et avec son premier long métrage en 1966, La Noire de… obtient le prix Jean Vigo. Il devient alors et jusqu’à sa mort l’un des représentants les plus respectés du cinéma africain à travers le monde.

Une sorte (sur le fond) de mini Brazil de Terry Gilliam avant l'heure.Loué quasi au hasard sur ma VoD Orange car j'étais surpris de le croiser: je suis ra-vi. Drôle au début, il devient émouvant et plutôt triste. Un homme reçoit un avis de mandat dont la somme d'argent ...

A Dakar, Ibrahim Dieng reçoit de la part du facteur un mandat de 25 000 francs CFA provenant de son neveu, qui travaille sur Paris en tant que balayeur. Seulement, il ne peut pas encaisser cette somme car il n'a aucun papier d'identité. Commence alors un parcours ubuesque pour ...

C’est une symphonie africaine et un très grand film, d’un très grand cinéaste. Tout est à l’unisson : scénario, mise en scène, jeu des acteurs. C’est une explosion de couleurs et de sons, d’odeurs aussi, qui paraissent passer à travers la toile. C’est enfin et ...