LES CENDRES DU PARADIS

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Les Cendres du paradis de Dominique Crèvecœur fait partager les réflexions d’une infirmière et d’une assistante sociale autour d’une jeune suicidée. Qui était-elle ? Pourquoi a t-elle commis ce geste irréparable ? Et qui doit-on aviser de son décès ? Telles sont les questions que se posent les deux femmes devant cette mort brutale. Il ne leur reste plus qu’à fouiller dans le sac de la morte dans l’espoir de trouver des indices qui les aideront à résoudre l’énigme. 

Dominique Crèvecoeur a signé de nombreux courts métrages comme La Dame à la licorne (1978), Une voix (1980), Vol nuptial (1989) et Nous, sans-papiers de France (1997) coréalisé en collaboration avec un collectif de cinéastes. Contes clandestins, son premier long, date de 1985. Elle a signé le moyen-métrage Les Cendres du paradis en 2000 puis Tout l’or du monde en 2015. Parallèlement à sa carrière de réalisatrice, elle a également produit des films comme Le Jour de la Grenouille de Dominique Pollet en 2011 et Oublier Cheyenne de Valérie Minetto en 2005. 

Dominique Crèvecœur a réuni d’excellentes comédiennes pour cette œuvre introspective. On reconnaît Emmanuelle Devos, Valeria Bruni Tedeschi et Laurence Côte dans la distribution. La première a été découverte par Arnaud Desplechin dans La Vie des morts en 1991, la deuxième par Patrice Chéreau pour Hôtel de France en 1987 et la dernière par André Téchiné pour Les Voleurs qui lui a valu de recevoir un César en 1997.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver VIRGIN SUICIDES (Ce premier film de Sofia Coppola analyse les raisons du suicide de cinq jeunes femmes.) ou encore FAILAN (Un repris de justice mène l'enquête sur la mort d'une jeune femme qu'il n'a pas connue dans ce film bouleversant de Song Hye-sung.).

Le suicide a inspiré de très beaux films à de nombreux cinéastes. On pense notamment à Virgin Suicides (1999), de Sofia Coppola ou au dénouement de Thelma et Louise (1991) de Ridley Scott. Marco Ferreri a abordé le sujet de façon truculente dans La Grande bouffe (1973). Roman Polanski s’est penché sur ce thème  dans Le Locataire (1976) d’après Roland Topor. Stephen Daldry a reconstitué celui de Virginia Woolf, jouée par Nicole Kidman pour The Hours (2001). Quant à Gus Van Sant, c’est celui de Kurt Cobain qui l’a fasciné dans Last Days (2005). On se souvient aussi de celui de Pierrot le fou (1965), alias Jean-Paul Belmondo, chez Jean-Luc Godard.

Dominique Crèvecœur a construit son film comme un tableau abstrait qui permet de mieux connaître Ariane, la jeune femme disparue. Elle a joué sur le temps, l’espace et les changements de comédiens pour composer un portrait de cette héroïne que le spectateur finit par comprendre dans un univers entre fiction et réalité. La réalisatrice a accordé une grande confiance à ses comédiens qu’elle a beaucoup laissé improviser afin que l’ensemble soit le plus naturel possible. 

Les cendres du paradis dure 55 minutes. C’est loin d’être la première fois qu’un moyen métrage est distribué en salle. Carne (1991) de Gaspar Noé a également eu les honneurs du grand écran tout comme Lux Aeterna du même réalisateur. Plus tard, Blood Machines (2020) de Seth Ickerman, Raphaël Hernandez et Savitri Joly-Confard sera aussi diffusé au cinéma où il connaît un certain  succès. Il en est de même pour Sans rivages (2019) de Mathieu Lis et pour le film d’animation Vanille (2022) de Guillaume Lorin.