ARRÊT D'AUTOBUS en VOD
- De
- 91 mn
- Comédie
- Etats-Unis
- Tous publics
- VM - HD
PARCE QUE
C’est le 25 ème film de Marilyn Monroe qui en cette année 1956 est déjà une véritable star avec à son actif des films aussi importants que Les hommes préfèrent les blondes de Howard Hawks et Rivière sans retour d’Otto Preminger. Le réalisateur de Bus stop, Joshua Logan, est beaucoup moins connu et reconnu malgré des films dignes d’intérêt comme Sayonara ou Picnic. Face à l’actrice, un inconnu total puisque c’est son premier rôle au cinéma,, Don Murray que l’on retrouvera par la suite dans de nombreux westerns notamment. C’est donc lui qui incarne le rôle de Bo Decker, un cowboy qui va à Phoenix pour participer à un rodéo mais espère bien également y trouver une compagne. Ce sera donc Cherie, chanteuse-entraîneuse de cabaret qui se rêve en star hollywoodienne.
Bus stop assume sans complexe son statut de comédie divertissante avec un personnage principal masculin touchant de naïveté pour ne pas dire plus. Face à la presque call girl qu’incarne Marilyn le personnage agit comme si de rien n’était, multipliant les attentions et les parades amoureuses convenues. Comme ce moment où, persuadé qu’il convient de dire des poèmes à la femme de ses rêves, il lui récite tout bonnement la Déclaration des droits de l’homme… Et pendant ce temps, Cherie lui oppose, elle, une résistance farouche, refusant de lui sacrifier sa liberté. C’est sur cette opposition que repose en grande partie l’évolution scénaristique du film.
Chacun enfermé dans sa bulle et sa logique propre, chacun des deux personnages multiplie les discours pour tenter de convaincre l’autre qu’il fait fausse route. De fait, tout les oppose ou presque. Depuis l’heure de réveil, aux aurores pour lui, bien plus tardive pour elle, jusqu’aux scènes en public où la belle tente de passer inaperçue tandis que le rustre fait tout pour se faire remarquer. Pour autant, Cherie, chanteuse de piètre qualité, ne brille guère par ses talents et le machisme tenace de Bo le dessert fréquemment. Le film renvoie ces deux-là dos à dos, sans en faire des modèles de réussite et d’accomplissement.
Quant au happy end, il insiste sur la légéreté d’un film qui n’a rien d’une analyse sociologique. Il fait de Bo le personnage central du film dans la mesure où lui seul semble capable de se transformer et même de s’améliorer. Il finit même par s’excuser auprès de tous les protagonistes du film, preuve ultime de sa plasticité et de son humilité. Il peut alors devenir le mari de celle qu’il a choisie, au bout d’un parcours initiatique plutôt réjouissant.