SPÉCIALE PREMIÈRE

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Un journaliste démissionnaire constamment rattrapé par les scoops et qui ne parvient pas à s’enfuir pour épouser sa belle, c’est l’argument de « The front page » dont le titre français est « Spéciale Première ». Il eut mieux valu traduire littéralement par « A la Une », mais passons. 

C’est une oeuvre menée tambour battant par le duo infernal Jack Lemmon/Walter Matthau, l’un incarnant le reporter possédé, l’autre son rédacteur en chef particulièrement tordu. C’est drôle, rosse, vif, c’est du Billy Wilder qui, en 1974  et à  68 ans , reste un maitre de la comédie noire doublé d’un portraitiste de génie. 

On notera la présence de la charmante Susan Sarandon, la fiancée sans cesse contrariée par la fureur des news. Et, le dernier éclat de rire évacué, on se surprendra à songer à la représentation de l’Amérique de la grande crise, à la peine de mort, à la corruption des élites, à l’hypocrisie des médias. Bref comme toujours chez Wilder on s’amuse d’abord et on réalise ensuite.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA DAME DU VENDREDI (Parce que ce classique de la comédie américain est basé sur la même pièce que "Spéciale première" mais avec un changement de taille: l'un des deux journalistes devient ici une femme.) ou encore LE GRAND CHANTAGE (Parce que c'est une satire impitoyable du monde de la presse, dans laquelle un éditorialiste de renom utilise son pouvoir médiatique pour faire pression sur son entourage.).

Même si « The front page » est du Billy Wilder pur jus, co-écrit par son alter ego I.A.L Diamond, c’est aussi et d’abord du Ben Hecht et Charles MacArthur, pur sucre. En effet, à l’origine, il y a une pièce de théâtre crée en 1928 qui fut un joli succès avant d’être, dés 1931, adaptée au cinéma dans une mise en scène de Lewis Milestone avec Adolphe Menjou. Une autre version plus connue verra le jour, façon de parler, en 1940. C’est « His girl friday » avec Cary Grant et Rosalind Russell signé d’Howard Hawks. Même si cette dernière est plus adapté dans le sens de la comédie conjugale zinzin. 

Billy Wilder sera le dernier grand maître hollywoodien à rendre hommage à ce texte qui a influencé tout Hollywood par sa représentation des médias et son traitement des collusions de la presse et du pouvoir. Le film fait, par ailleurs, allusion à William Randolf Hearst qui était, entre autres médias, propriétaire du quotidien le « Chicago Examiner » , journal pour lequel les deux héros travaillent. On se souvient qu’il avait déjà fourni la matière au Citizen Kane d’Orson Welles.  

C’est le troisième des neuf films que Lemmon et Matthau auront tourné ensemble. Ils avaient déjà entamé leur partenariat sous les auspices de Wilder en 1966 dans « La grande combine », ils retrouveront le cinéaste pour son ultime film « Buddy buddy » en 1981. La rumeur rapporte que sur « The front page » la tension était extrème. Il faut dire que Wilder était un dur à cuire. Jack Lemmon en tout cas aura été un de ses interprètes favori avec sept films au compteur, dont les célèbrissimes « Certains l’aiment chaud » et « La garçonnière ». Wilder était fidèle mais mauvais coucheur.

Walter Burns(Walter Matthau),rédacteur en chef d'un journal,est furieux contre son meilleur journaliste Hildy Johnson(Jack Lemmon) parce qu'il est absent pour écrire un papier sur l'exécution d'un dangereux assassin.En effet Hildy désire abandonner le journalisme pour se marier.Mais ...

Billy Wilder ne fera plus que deux films après The Front Page, ce génie est donc en fin de carrière et pour cette comédie satirique, il va réunir des collaborateurs avec lesquels il a connu certains de ses (nombreux) âges d'or. D'abord il convoque I.A.L. Diamond pour l'écriture, ...

Alors qu’il doit couvrir le lendemain matin la pendaison d’Earl Williams, Hildy Johnson (Jack Lemmon), grand journaliste de l’Examiner, annonce à son patron (Walter Matthau) qu’il démissionne afin de se marier. Mais le soir même, Earl Williams s’échappe, mettant toutes ...