TARTARIN DE TARASCON (VERSION RESTAURÉE) en VOD
- De
- 1934
- 101 mn
Tartarin est un bourgeois fanfaron et roublard qui raconte à qui veut l’entendre ses récits de chasses extraordinaires. Mais dans la région de Tarascon, il n’a jamais tué que des casquettes ! Une rumeur se répand et enfle annonçant son proche départ pour l’Afrique et la chasse au lion. Quatre mois plus tard, il n’est toujours pas parti et ça jase au village : piqué au vif...
- Comédie
- France
- Tous publics
- VF - HD
1 MIN AVANT
Créé à partir de 1872 par Alphonse Daudet, l’écrivain Nîmois auteur des Lettres de mon moulin et du Petit chose, Tartarin est le héros d’une trilogie dont le nom désormais se confond avec le titre du premier épisode : Tartarin de Tarascon. Ce bourgeois rondouillard et hâbleur est le centre d’une série d’histoires le plaçant dans différents contextes destinés à confondre ses affabulations et sa prétention. Son personnage ne manque certes pas de ridicule, comme son lointain et maigre cousin d’Espagne imaginé par Cervantés, Don Quichotte. Mais, comme lui, il est aussi un imaginatif impénitent, un doux fabriquant de chimères, que le réel extirpe brutalement hors de ses rêves éveillés.
A l’écran, sous la caméra de Raymond Bernard, Raimu lui confère sa faconde hénaurme et bonhomme et en fait un personnage plus attendrissant que méprisable, une sorte d’arroseur arrosé bénéficiant fortement de la sympathie naturelle de l’acteur toulonnais, de sa voix de stentor, de sa démarche chaloupée. Après Georges Méliès en 1908 et avant Francis Blanche en 1962, Raymond Bernard signa en 1934 cette adaptation du texte d’Alphonse Daudet à laquelle Marcel Pagnol apporta sa patte de dialoguiste venu du théâtre et rompu aux charmes des accents chantonnant des expressions méridionales.
Fils de l’écrivain Tristan Bernard, Raymond Bernard, né en 1891, avait eut des velléités d’acteurs (face à Sarah Bernhard dans des répliques ciselées par son père) avant de débuter chez Gaumont en 1916, comme assistant de Jacques Feyder qu’il remplaça sur la fin des prises de vues de Ravin sans fond. Il signe ensuite quelques comédies jusqu’au Miracle des loups (1924), chronique du règne de Louis XI avec le grand Charles Dullin dans le rôle du monarque. Il se passionne alors pour les films historiques et c’est après deux monuments du genre : Les Croix de bois d’après Roland Dorgelès et Les Misérables d’après Victor Hugo, qu’il revient à plus de légèreté et réalise Tartarin de Tarascon. Il y a tout à gagner à revoir les films de Raymond Bernard, dont l’œuvre méconnue comporte quelques autres grands moments de cinéma, tels Je suis une aventurière, Amants et voleurs, ou Un ami viendra ce soir.
Dans le même genre vous pouvez trouver HENRI IV, LE ROI FOU DE MARCO BELLOCCHIO (1984) (Un personnage en pleine illusion que son entourage alimente en faisant semblant d’y croire...) ou encore LE ROSIER DE MADAME HUSSON DE JEAN BOYER (1950) (Comme pour Tartarin de Tarascon, adaptation d’Alphonse Daudet, Marcel Pagnol a mis la patte aux dialogues du "Rosier de Madame Husson", d'après Guy de Maupassant.).