TONI

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Toni est un ouvrier italien venu bosser dans les carrières en Provence et il croit pouvoir s’y fixer. Mais entre deux femmes son cœur balance hélas si l’aventure c’est l’aventure, elle se transforme parfois en tragédie.

Ce drame naturaliste sorti en 1934 est signé de Jean Renoir l’année même de ses quarante ans. Toni l’italien est incarné par le marseillais Charles Blavette que le cinéaste a beaucoup fait travailler pour le déprovençaliser.

Son épouse est jouée par Jenny Hélia une autre marseillaise, enfin la maîtresse supposée espagnole emprunte le physique de Celia Montalvan une actrice et danseuse mexicaine. Venu de chez Pagnol, on trouve encore les pittoresques Andrex et Delmont dans des seconds rôles. C’est une Provence âpre et moins joyeuse que celle de « Toni » de Jean Renoir. Regardez.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES NEIGES DU KILIMANDJARO (Parce que Robert Guédiguian a repris le flambeau de Renoir, en portant à l'écran la simplicité et la noblesse de la classe ouvrière du sud de la France.) ou encore LA TERRE TREMBLE (Assistant de Renoir durant le tournage de "Toni", Visconti réalise par la suite cette fresque très réaliste sur la vie des pêcheurs italiens.).

Jean Renoir, depuis dix ans tombé en cinéma, a réalisé déjà une quinzaine de films quand il entreprend « Toni ». Depuis le parlant il a signé des œuvres majeures comme « La chienne », « La nuit du carrefour » et « Boudu sauvé des eaux ». Sa problématique est le peuple, les humbles, les fauchés et ce sous l’influence de sa seconde compagne et néanmoins monteuse, Marguerite. Proche du parti communiste, elle lui fera rencontrer le groupe octobre les Prévert et toute la bande des artistes révolutionnaires français.

A l’époque, ne rencontrant pas le succès et donc en délicatesse avec les producteurs, le cinéaste demande l’asile esthétique à Marcel Pagnol qui possède son propre studio. Du coup il lui emprunte ses plateaux et équipes techniques. Renoir part d’un fait divers authentique et du côté de Martigues, avec de nombreux extérieurs, s’intéresse à la communauté immigrée venue de toute l’Europe. Et il fait du néo-réalisme avant le néo-réalisme, d’ailleurs parmi son équipe se trouve semble t’il sinon sur Toni du moins l’année suivante sur Partie de campagne, un assistant italien nommé Luchino Visconti qui retiendra bien la leçon quand il réalisera « Ossessione », quelques années plus tard. Renoir ne fait pas de quartier: prise de vue réelle, jeu naturaliste, figurants amateurs et surtout, en post-production, pas de musique. Du brut de décoffrage. D’où une sensation documentaire très forte qui donne au film son poids de témoignage sur l’époque.

Puisqu’on parle de poids, Blavette, acteur Pagnolesque incarne Toni et a perdu 14 kilos pour jouer son personnage. Chose rare, le film a été tourné dans l’ordre et donc l’acteur maigrit à vue d’oeil au fur et à mesure que sa situation devient ingérable. Le film n’a pas eu le succès escompté mais il aura une influence considérable sur bien des cinéastes dans le monde entier. Comme disait Lennon « The working class hero is something to be »

Sous l’œil de Renoir, Marseille est une grande terre d’immigration. Terre d’espoir, qu’on foule en chantant et sur laquelle se jouent les plus grands mélodrames, sociaux et sentimentaux.      Le film s’ouvre sur l’arrivée par le train d’immigrés ...

« Toni » est un film français réalisé par Jean Renoir en 1935 qui suit la vie d’Antonio, dit « Toni », un immigré italien qui a trouvé du travail à Martigues. Il est hébergé chez une logeuse avec qui il entretient une relation. Mais Antonio tombe rapidement amoureux ...

Est-il long métrage plus beau, plus simple, plus déchirant que « Toni » pour conter les espoirs les plus vifs comme les affres de l'immigration ? Tant de choses sont dites en moins d'une heure et demie... Il est vrai que chez Renoir, l'image a une force tellurique. Il y a une ...